Line.C

est une artiste française née en 1977.

En 2000, elle est diplômée de l’École Nationale des Beaux-Arts de la ville de Rennes avec les félicitations du jury.

Ses premières œuvres réalisées à la peinture sur toile se concentrent sur la recherche du masque et du visage, s’exprimant avec des techniques de dripping chères à Pollock, utilisant huiles et pigments pour nous montrer ces visages androgynes et métissés, mais aussi des recherches photographiques sur le «non-masque» montrant alors les expressions non-contrôlables de sauteurs à l’élastique qu’elle saisit au vol puis insole sur toile en chambre noire.

Lire la suite

Par la suite, elle enrichit sa production artistique par l’utilisation d’une nouvelle matière, en 2015 elle se forme à la technique de la laque européenne auprès du maître d’art Isabelle Emmerique à Paris. Tradition française vieille de 300 ans, dont les gestes puisent dans les techniques chinoises et japonaises, la laque européenne s’inscrit depuis dans le registre décoratif occidental.

La laque

se veut précise, exigeante et terriblement passionnante… Une création qui s’enrichit au fil des laques qui se succèdent et se nourrissent les unes après les autres ne cessant d’ouvrir de nouvelles portes.

Sa mise en œuvre s’accompagne d’un travail rigoureux et de qualité, les couleurs sont fabriquées à partir du vernis additionné de térébenthine chargé de pigments en poudre, elles peuvent alors servir pour le fond de couleurs, les reliefs ou l’incrustation de teintes.

Les décors (feuilles d’or, de cuivre, poudre de bronze, incrustations de coquille d’œuf…) sont posés sur le fond de couleurs. Deux à trois mois sont nécessaires à une mise en œuvre qui reste manuelle jusqu’aux finitions.

L’humain toujours au cœur de l’action.

L’humain, mais surtout son moi profond, celui qui tour à tour le caractérise ou évoque ses états d’âmes.

Le visage comme vecteur vers l’intériorité.

Il aborde par sa coiffe et ce qui se passe dans ou sur sa tête, de nouveaux paysages picturaux imaginaires.

Un langage purement graphique créant alors des œuvres semi abstraites et figuratives, richement ornées. Intemporel, mais résolument contemporain.

Laques et huiles de Line.C – Par Gwénaëlle de Carné

Venue d’Extrême-Orient, puis imitée en Europe sous le nom de vernis Martin, la laque est une matière incomparable par sa brillance et sa transparence ! Lisse comme une mer étale, elle donne tant d’éclat et de profondeur aux couleurs ! Cette technique délicate, Line.C l’a apprise aux côtés d’Isabelle Emmerique. Elle la pratique avec passion, exigence et sensibilité.

 Peintre et graphiste dans l’âme, Line.C a su trouver une écriture toute personnelle pour sublimer la matière, rehaussée de feuilles d’or et de poudre de bronze. Elle s’en remet autant aux couleurs qu’à l’expressivité du trait. Sur les panneaux de bois préparés et poncés avec le plus grand soin, Line.C commence par réaliser le fond en attendant de se laisser gagner par une émotion qu’elle traduira par un visage : ovale très pur, modelé délicat, lèvres sensuelles, regard intense ou expression rêveuse. Visage paré d’un extraordinaire lacis de traits ! Les uns s’entrecroisent à la façon d’un réseau, d’un mécanisme d’horlogerie, d’une architecture, les autres dessinent une fine dentelle. A chaque visage, son écriture, sa personnalité, son intériorité.

À l’occasion de sa résidence d’artiste en Chine, à Longzhou, Line.C a découvert non seulement les beaux visages des musiciens Zhuang mais aussi la calligraphie.

Ainsi a-t-elle pu mesurer l’importance du souffle, de l’élan du corps et du geste, dans l’exécution du trait.

Cela se ressent dans ses dernières laques, telle  « Horlogerie interne ». Les arabesques tracées au pinceau sont toutes de mouvement et de légèreté !

Lisses et brillantes et translucides, les laques de Line.C sollicitent la caresse du regard.

 Ce qui est étonnant dans des œuvres tel « Engrenage » (voir le ci-contre), c’est l’effet de volume, la profondeur donnée par le jeu des ombres et des lumières dans les alvéoles de couleurs. Sur le fond noir ou blanc, Line.C utilise toute la gamme des rouges et des orangés, des bruns, mais aussi des couleurs plus inattendues tel le bleu turquoise magnifié par l’or japonais, propice à toutes les « rêveries chromatiques ». À force de recherches et d’expérimentations avec Thibauld Mazire, Line.C est parvenue, grâce au vernis hydrosoluble, à garder les couleurs d’origine des pigments et surtout à conserver la pureté des blancs.

Il faut prendre tout le temps de contempler ses laques, mais aussi huiles sur toile, de s’aventurer au cœur de la couleur, dans l’enchevêtrement ou le jaillissement des traits. Une belle invitation au voyage, à destination des contrées de l’imaginaire.